chemindannick

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J 14 Domfront 26km

Dur, dur le réveil ce matin. J'avais mis mon portable à sonner à 7h45 et c'est lui qui me tire du sommeil.  Il faut dire qu'hier soir j'ai appris par Facebook qu'une collègue que j'aimais beaucoup est décédée d'un cancer du pancréas décelé en juin. Cette nouvelle m'a un peu secouée et j'ai bien mis 3h à intégrer avant de pouvoir dormir.  Elle s'appelait Stéphanie Assimacopoulo. Un peu grecque un peu suisse. Il y a 2ans je crois elle a réalisé un très beau court métrage. Il s'appelle "le train bleu". Nous espérons que sa soeur pourra le mettre en ligne sur Internet pour qu'il est une grande diffusion. 

 

De mon côté, même si j'ai peu dormi, j'ai vraiment de la chance d'aller bien. Alors après un bon petit déjeuner dans cette sympathique et complètement désuète pension de famille, je remercie karine la gentille patronne car même si ma chambre n'avait pas de douche, tout était parfait. 

Il est 8h50. La douzaine de curistes en train de déjeuner me salut. 

Ce matin, il y a un épais brouillard, il fait 12° j'avais peur d'avoir froid alors j'ai sorti mon pantalon de rando qui par un mystère très mystérieux à deux grandes auréoles de gras sur la jambe droite. Tant pis. Mais par sécurité j'ai enveloppe tout mon linge dans des sacs plastiques. 

 

Après le Koh-lanta d'hier j'ai revu l'itinéraire d'aujourd'hui pour éviter le GR et rester sur le bitume. J'ai expliqué à mes pieds (si, si) et ils sont d'accord. 

Comme je suis du bon côté de la ville je trouve facilement la direction. Par contre j'ai intérêt d'être très attentive aux directions sur la carte vu que je ne vais pas suivre les indications du guide. 

 

Je marche avec un beau soleil dans le dos. Une voiture qui arrive en face (donc avec le soleil en pleine face) fait soudain une embardée en me croisant et le visage du conducteur a l'air illuminé. Je me fais la réflexion "on dirait qu'il a vu un ange!" Et puis j'éclate de rire en voyant mon ombre sur la route : avec ma veste accrochée en travers de mon sac, on dirait les ailes.  L'ange, c'était moi ! Voilà les pensées qui traversent mon esprit. Mon mental est en vacances. 

 

Depuis hier et mes épreuves sportives je me suis fabriqué un bâton de marche 20140830_112745 (Copier).jpg
à l'aide de l'opinel que j'ai reçu en cadeau avant mon départ. Il m'a été bien utile hier pour sonder le terrain avant d'y poser mes pieds, et là pour enjamber un fossé. 

 

Mon challenge du jour est d'essayer de rejoindre une route à partir de celle où je suis. Normalement lorsque celle où je suis va faire un grand virage à gauche, si je coupe tout droit, à 100m je retrouve l'autre. Je peux m'aider de la boussole...ça devrait être par là...bon, ben, c'est raté. Tout les champs sont clôtures et il y a des fermes clôturées elles aussi.  Pas grave, juste un projet de raccourci qui m'échappe. 

 

Je pense aux pèlerins du moyen âge qui se déplaçaient sans carte, sans boussoles, sans guide. Avec pour aller au bon endroit simplement des repères : un carrefour particulier en pâte d'oie, en fer à cheval, un arbre remarquable, un calvaire, d'où l'importance des flèches des églises et des cathédrales visibles de plusieurs kilomètres. 

Décidément mon pèlerinage est facile. J'ai définitivement de la chance !

 

Je suis bien en Normandie,il y a des pommiers partout. 

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Le son, le bruit qui m'accompagne ce matin c'est un âne qui brait mais que je ne vois pas.  

Il est 11h, l'heure des mûres, super ! Il y en a !

 

J'enfile les noms de lieux dits comme des perles sur un collier dont le fil est le chemin : le martinet, beau soleil, la prise portier, monpassage, et normalement tout à l'heure je passe par... le Perrou. Ok ça s'écrit avec 2  r mais on peut toujours rêver. ..et d'ailleurs peu avant le Perrou je laisse sur ma droite le lieu dit de l'Hotel Brésil. C'est bien ça, je suis en voyage :-)

Une autre preuve que j'approche de Perrou : un serpent ! D'accord il est mort, mais c'est une belle vipère qui a du rendre l'âme récemment car elle est encore brillante et toute molle quand je la pousse avec mon bâton. 

 

A certains endroits ma route plus longue que le GR passe tout près de celui ci et le sous bois ensoleillé est bien tentant.  Mais non, aujourd'hui je ne vais pas vérifier si c'est praticable. Je verrai demain en fonction de ce que propose le guide. 

 

Au Perrou aussi il n'y a plus de service public et c'est la mairie qui a ouvert une épicerie/boulangerie/bar/poste pour empêcher le village de mourir.

Il est midi. Comme l'autre jour je suis accueillie par une jolie volée de cloches.  Domfront est fléché à 7km. Je ne fais pas de pause aujourd'hui. J'ai du pain, du chocolat, des fruits secs et un brugnon. C'est parfaitement équilibré, non ?

 

Ici les maisons Normandes sont construites comme les maisons Bretonnes avec une cheminée sur chaque pignon. Et là comme hier le chemin sent de nouveau le chèvrefeuille, je m'en remplis les narines. Partout je vois des petits veaux qui têtent leur mère.  C'est touchant, ça dégage une impression de paix. J'ai du mal avec la réalité qui est que cela n'a qu'un but : la mort, l'abattoir, l'équarrissage et les assiettes de ceux qui font ce choix. 

 

Aujourd'hui au bout de 20km je sens un peu de fatigue. Pas seulement dans les jambes, mais dans l'ensemble de mon corps.  Peut être est ce du aux 2 dernières nuits qui ont été courtes, en tout cas il faut que je me repose car j'ai encore une longue étape demain. Sont prévus 28,5km donc je me connais, entre 30 et 35. Je ferai une pause. Et si je suis le guide c'est du sentier...j'appréhende un peu. 

 

Nous verrons bien. Pour l'instant voici Domfront.  J'ai fait 22km. L'hôtel est de l'autre côté de la cité médiévale, dans le quartier Notre Dame. M'y voilà. 

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17/09/2014
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