J 18 Le Mont Saint Michel 18km
Je suis réveillée de bonne heure pour cette dernière journée. Bien que mes mollets tiraillent un peu, après mes 3 "salutations au soleil" en guise d'étirements, il est à peine 8h15 quand commence cette étape.
Hier j'ai oublié mon bâton à l'endroit où j'ai vérifié l'emplacement de la chambre d'hôtes sur le gps du téléphone. Alors ce matin petit détour (même pas1km) pour retrouver ce bâton qui est bien là.
Je marche ce matin avec un sentiment partagé, comme deux rythmes différents : à la fois l'envie, le désir d'atteindre vite le Mont qui me ferait accélérer le pas, et la conscience de la fin du voyage, la sensation qu'une partie de moi n'a pas envie que ça s'arrête. Envie de retrouver mon mari, ma famille et pas envie de rentrer. Je sais que dès que je serai rentrée tout ira très bien. Je sais aussi qu'il est important que le voyage ait une fin. Que ce cycle se boucle, pour permettre à un autre de s'ouvrir.
Je scrute l'horizon, impatiente d'apercevoir le Mont, mais pour l'instant la brume du matin enveloppe tout, et je ne vois que les champs qui m'entourent.
Bien, j'espère que le fléchage va permettre de ne pas se perdre.
Du coup me voilà sur une petite route. Je longe d'immenses champs de culture maraîchère, carottes, pommes de terre. Discrètement je déterre une carotte. Facile, c'est du sable.
Ça y est : il est 9h15 et la silhouette du Mont se détache sur le ciel. Et me voilà de nouveau à marcher dans les prés salés.
J'ai beaucoup de mal à être la bonne élève et à rester dans le sentier tracé dans cette lande de sable et d'herbe rase qu'est la baie. J'ai très envie de couper le fromage, partir en courant vers le Mont. Sauf que je sais et que je vois qu'il y a des zones de marécages, des sortes de ruisseaux plus ou moins larges qui sont autant d'obstacles. Alors je suis à peu près le chemin, ne coupant tout droit que lorsque je suis sure de moi.
Il y a des endroits où il n'est pas possible de rester sur le sentier.
Et je ne suis pas seule ! Ils y a plein de lapins.
Mais comme on me l'avait dit, cette portion du GR n'est pas entretenue et les éleveurs font tout pour dissuader randonneurs et pèlerins de passer par là.
D'ailleurs non seulement il y a de nombreuses barrières à ouvrir et refermer, mais certaines sont à enjamber car elles ont été boulonnées.
Et plus loin, il n'y a carrément plus de sentier, juste une trace laissée par le dernier randonneur dans les herbes hautes.
Heureusement en fond, le Mont se rapproche comme le graal.
Petite déception, plus j'approche plus je me rends compte qu'en arrivant par ce côté, le GR rejoint la passerelle"à touristes" que nous avons pris au mois de mai. Donc pas d'arrivée pieds nus dans le sable...dommage.
L'important n'est pas là.
Il est midi pile quand j'entre dans la forteresse. Les cloches sonnent. Alléluia !! Je suis arrivée.
Je récupère la clé de ma chambre dans la maison des pèlerins. Et j'admire la vue. Que du bonheur !
Avant d'aller me coucher, un dernier tour pour remercier d'être là.
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